"Je veux un divorce !" Patrick Pelletier, son mari, la dominait de sa haute taille en hurlant. Elle venait tout juste de rentrer de l'hôpital et était sur le point de lui partager la bonne nouvelle. Dans sa main, le résultat de son test de grossesse: comme elle s'y attendait, elle était enceinte. Cela lui fit un choc, surtout après une seule nuit avec Patrick, ce qui était effectivement une erreur. Mais ça n'avait aucune importance pour Héloïse. Pour elle, c'était un moyen de consolider leur mariage.
"D-de quoi tu parles ?" La voix d'Héloïse se brisa, son ton était instable. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle entendait. Pourquoi maintenant ? Pourquoi abordait-il soudainement ce sujet ?
"Tu crois que je ne serais pas au courant que tu couches avec mon frère ?" Dit-il et elle trébuche, ses sourcils se froncent tandis que la confusion se propage sur son visage.
"Coucher avec Philippe? Pourquoi dirais-tu ça?" Elle nie et il jette une photo sur la table pour qu'elle la voie. Elle la saisit rapidement, seulement pour la laisser tomber en poussant un cri.
"C'est impossible !" Elle hurla. C'était une photo d'elle et Philippe nu, dans les bras l'un de l'autre sur un lit. Vu l'angle de la photo, il semblait qu'ils étaient intimes. Philippe la dominant, et la femme en dessous de lui lui ressemblait. Elle n'avait jamais dormi dans la même pièce qu'Philippe, alors comment était-ce possible?
Quelqu'un l'a piégée !
Avec une grimace, Héloïse proteste. "Ce n'est pas vrai. Ça ne peut pas l'être!" Patrick ne voulait entendre aucune explication de sa part. Il se sentait trahi et la seule chose qu'il voulait, c'était qu'elle quitte sa vie.
"La photo est assez claire, Héloïse. Tu ne penses pas que tu devrais abandonner ? Tu as dû penser que tu pourrais garder ça secret pour toujours. Pourquoi ne t'es-tu pas tout simplement mariée à Philippe si tu l'aimais tant ? Au lieu de cela, tu préfères aller derrière moi et coucher avec lui." Patrick répliqua, sa voix ne fléchissant pas.
"Je n'aime pas Philippe. Je ne l'ai jamais aimé. Pourquoi aurais-je accepté de t'épouser si j'étais amoureuse de ton frère ?" murmura Héloïse, des larmes chaudes glissant sur ses joues.
'Je suis amoureuse de toi !' était ce qu'elle voulait crier, mais elle n'arrivait pas à le faire.
Héloïse et Patrick étaient mariés depuis trois ans. Leurs parents étaient de proches amis et partenaires commerciaux, il n'était donc pas surprenant qu'ils voulaient que leurs enfants soient ensemble. C'était une façon de renforcer les liens familiaux ainsi que leurs entreprises.
A cause de cela, Héloïse et Patrick se sont toujours connus mais simplement en tant qu'amis. Ils savaient depuis leur jeune âge qu'ils allaient se marier et quand le moment fut venu, aucun d'eux n'avait d'objection. Patrick était comme un frère pour elle , toujours là pour la protéger et veiller sur elle. Secrètement, Héloïse aimait Patrick bien qu'elle n'ait jamais eu le courage de le lui dire, ne voulant pas ruiner l'amitié qu'ils avaient.
Juste quand elle pensait qu'il commençait à l'aimer, il a dû quitter New York pour l'Angleterre pour ses études universitaires. Pendant ces années, elle a fait de son mieux pour maintenir leur amitié, mais elle pouvait sentir qu'ils s'éloignaient lentement.
Quand Patrick revint à New York, il avait déjà vingt-six ans et devait reprendre l'entreprise de son père. Il avait beaucoup changé en quelques années, tant physiquement que mentalement. Il était plus mature, avait de plus gros biceps et était encore plus beau. Il ne ressemblait plus au jeune homme de vingt et un ans qu'elle connaissait. Il n'était plus un garçon, mais un homme.
Malheureusement, son apparence n'était pas la seule chose qui avait changé pendant son séjour là-bas. Ses sentiments pour Héloïse avaient également changé, et il n'était plus tendre envers elle. Héloïse avait vu tout cela avant de se marier avec lui, mais elle avait choisi de l'ignorer, pensant que les choses changeraient une fois mariée. Les choses n'ont pas changé.
Malheureusement, pour Héloïse, Patrick n'était pas rentré seul de New York. Il était accompagné d'une dame, Diane Germain, qu'il a présentée comme son amie, mais Héloïse a compris qu'elle était tout sauf une amie pour Patrick et qu'il la désignait seulement ainsi à cause de son père. Une fois, avant leur mariage, elle les a surpris en train de s'embrasser dans le bureau de Patrick. Complètement dévastée et trahie, elle prit ses jambes à son cou et décida de se débarrasser de Patrick. Mais le cœur a des désirs que la tête ignore, même quand il s'agit d'une personne qui a clairement signifié qu'elle ne veut rien avoir à faire avec vous.
Pauvre Héloïse.
Elle trouvait toujours le temps de rendre visite à Patrick. À sa grande surprise, il ne la faisait jamais se sentir indésirable. Il lui parlait comme à une amie, mais ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle voulait qu'il la voie en tant que femme.
Le temps passa et Patrick finit par présenter Diane à sa famille comme sa petite amie, trahissant Héloïse.
Elle savait qu'elle n'était pas une beauté, mais Diane Germain ne l'était pas non plus. Elles avaient toutes les deux les mêmes longs cheveux d'un noir de jais ennuyeux et des yeux de couleur noisette. La seule différence était qu'Héloïse avait une silhouette plus pulpeuse alors qu'Diane était aussi mince qu'un mannequin de défilé. Héloïse se demandait toujours si elle mangeait vraiment.
Héloïse n'était pas la seule personne trahie et furieuse par la révélation de Patrick. Son père, Vincent Pelletier, était extrêmement furieux et déçu, il menaça aussitôt de retirer l'entreprise à Patrick s'il ne rompait pas avec elle. La peur de perdre tout ce qu'il avait fit obéir Patrick à son père et l'obligea à épouser Héloïse, mais il ne pouvait plus cacher son mépris pour elle, car elle était la raison de la rupture de sa relation avec Diane, bien qu'Héloïse sût qu'il n'avait jamais vraiment rompu avec elle.
Héloïse était heureuse que son père ait réussi à le convaincre de l'épouser. Appelez-la égoïste, mais elle ne laisserait pas une autre femme lui prendre Patrick. Pas après toutes ces années qu'elle avait passées à l'attendre. Elle avait seulement vingt-et-un ans lorsqu'ils se sont mariés et son cœur aspirait à être aimé, surtout par Patrick.
Pendant quelques mois, elle n'a ni vu ni entendu parler d'Diane, mais elle pouvait sentir sa présence dans la vie de Patrick par sa distance. Il ne passait jamais de temps avec elle, rentrant uniquement à la maison quand elle dormait déjà et partant avant qu'elle ne se réveille.
Héloïse savait que leur mariage était voué à l'échec.
Un an après leur mariage, elle rencontra Philippe, le seul frère de Patrick qui avait étudié en Italie. Elle ne l'avait jamais vu auparavant, mais dès qu'il arriva à New York, ils se lièrent d'amitié et il devint son seul ami.
"Je veux que tu sortes de ma vie, Héloïse. Je ne veux pas entendre tes excuses. Prends tes affaires et pars." Patrick dit froidement. Les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu'elle réalisa que c'était maintenant ou jamais. Elle devait lui dire ce qu'elle ressentait vraiment. Peut-être que cela le ferait changer d'avis.
"S'il te plait, Patrick. Je t'aime. Toujours." Elle chuta au sol et baissa les yeux alors que les larmes ne cessaient de couler.
"Je sais. Rien de tout cela n'a d'importance, Héloïse. Je ne t'aime pas." Patrick dit sans émotion dans sa voix, et frappa les papiers contre la table, la faisant frissonner. Héloïse eut des frissons à la déclaration de Patrick, tout ce qu'elle put faire, c'était de regarder le document avec une expression vide.
“Tu savais?” Elle chuchota mais à personne en particulier. Elle savait que Patrick ne l'aimait pas, mais qu'il le dise à voix haute était quelque chose pour lequel son cœur fragile n'était pas préparé.
Ses lèvres s'ouvrirent, mais aucun mot n'en sortit. Elle avait l'impression que son cœur venait de se briser en mille morceaux. Avant qu'elle eût le courage de parler, Patrick serra la mâchoire et commença à s'éloigner.
Elle voulait le supplier de rester parce qu'elle savait où il allait. Elle pouvait déjà l’imaginer lui et son amante rire de son malheur et se réjouir de leur victoire.
Au lieu de cela, elle le regarda partir jusqu'à ce qu'elle ne put plus le voir.
