-Je sais, maman. Je suis devant le restaurant. Je t'appelle plus tard! Emmanuel Lowe raccrocha au nez de sa mère avec impatience.
Âgé de vingt-huit ans, il n'avait jamais été en couple. Après sept années passées dans l'armée, il prit sa retraite militaire et travailla pendant trois ans dans un hôpital à Yeringham. Il était gynécologue dans un hôpital et gagnait quatre-vingt mille euros par an. Craignant que son fils ne finisse vieux et seul, la mère d'Emmanuel le pressa de se mettre en couple. Étant donné qu'il ne savait par où commencer quand il s'agissait de faire des rencontres amoureuses, sa mère prit les choses en main et lui organisa de nombreux rendez-vous galants.
Grâce aux efforts de cette dernière, Emmanuel avait déjà participé à dix-sept rendez-vous arranges. Malheureusement pour lui, aucune cloche de mariage ne semblait sonner à l horizon. Cette situation était frustrante. À ce stade, il se contentait de suivre le mouvement.
-Au secours : Que quelqu'un me vienne en aide!
Au moment où Emmanuel s'apprêtait à entrer dans le restaurant, il entendit quelqu'un appeler à l'aide d'un ton à peine audible. Les cris venaient d'un vieil homme qui était tombé sur le bord de la route. De nombreux piétons passaient devant lui, mais personne n'osait s'arrêter pour l'aider à se relever. Après tout, secourir le vieil homme pouvait être une source d'ennuis, surtout si on se retrouvait avec un procès coûteux pour l'avoir blessé davantage. Par conséquent, personne n'était prêt à faire quelque chose d'aussi risqué et stupide.
Et pourtant, cela ne découragea pas Emmanuel, qui s'avança vers le vieil homme et l'aida à se relever.
-Est-ce que tout va bien, monsieur ? demanda-1-il.
-Ça va! Merci beaucoup, jeune homme! De nos jours, c'est si rare de trouver des gens aussi gentils que vous. Je me dois de vous récompenser pour votre gentillesse lui répondit le vieil homme en souriant.
C’est alors qu'Emmanuel réalisa que les vêtements du vieil homme ne correspondaient pas à ses airs. En effet, bien que ses vêtements étaient en lambeaux, le vieillard avait les mains propres comme celles d'un homme habitué à la richesse. Bien que cela semblait étrange, il n'avait pas le temps de satisfaire sa curiosité. Après s'être assuré que le vieil homme était indemne, Emmanuel se précipita dans le café pour honorer son rendez-vous. Il n'avait jamais songé à se faire récompenser pour son acte de bonté.
Le restaurant était gigantesque et l'intérieur ressemblait à un labyrinthe. Sa mère avait indiqué que son rendez-vous serait assis à la table numéro huit. Emmanuel déambulait à travers ce café déconcertant, mais avant qu'il ne puisse trouver la bonne table, il tomba sur un coin spécial.
Dans cette zone, l'éclairage était plus doux et le sol était parsemé de pétales frais. Un doux parfum de fleurs flottait dans l'air. Il se demanda s’il n'était pas entré au paradis.
Emmanuel leva les yeux et se figea aussitôt. Une femme ravissante et élégante était assise à une table dans la pièce. On pouvait dire sans exagération qu'elle était la perfection incarnée. De toute évidence, cette femme bénéficiait de toutes les faveurs des cieux.
La femme sirotait tranquillement son café, les jambes croisées et bien rangées sur le côté. Un exemplaire non traduit de Marchand de Pouvoir était posé sur la table. Lorsqu'elle remarqua qu'Emmanuel entrait brusquement dans la pièce, elle le regarda avec confusion et dégoût.
Poum ! Poum! Poum ! Poum!
Une fois qu'Emmanuel fut remis du choc d'être tombé sur la belle inconnue, il réalisa que son cœur était sur le point de sortir de sa poitrine. In vingt-huit ans de vie, il ne s'était jamais senti aussi attiré par une femme. Les innombrables corps féminins qu'il voyait en exerçant le métier de gynécologue ne lui plaisaient guère. Il avait même fini par se demander s'il était attiré par les femmes. Contre toute attente, la jeune femme devant lui faisait battre son cuur à la chamade.
Suis-je simplement nerveux, ou suis-je déjà attiré par elle?
Le comble de la surprise, c'est qu'Emmanuel remarqua sur la table de la jeune femme une grande pancarte portant le numéro huit.
Est-elle mon rendez-vous arrangé ?
Il inspira profondément pour se calmer avant de s'approcher de sa table et de prendre place en face d'elle. Au fur et à mesure qu'il s'installait. La jeune femme était de plus en plus sidérée. On pouvait même lire une pointe d'hostilité dans ses jolis yeux.
L'audace de cet homme ! Faire irruption dans ma pièce privée est déjà assez grave, mais il va s'asseoir en face de moi comme si de rien n'était.
Emmanuel ignora l'expression du visage de la jeune femme. Ce n'était pas la première fois qu'une femme le prenait de haut. Après tout, ils n'étaient pas obligés de se revoir après ce rendez-vous.
Il se présenta en déclarant:
-Salut! Je m'appelle Emmanuel Lowe. J'ai vingt-huit ans et je suis gynécologue. Mon salaire annuel est de quatre-vingt mille euros, et je n'ai ni voiture ni maison.
Il aurait fallu à n'importe quel homme une incroyable dose de courage pour dire de telles choses à une femme, mais Emmanuel semblait étrangement calme et imperturbable.
La jeune femme le fixa, choquée. Quelques instants plus tard, elle esquissa un sourire narquois et répondit en se présentant à son tour.
- Ravie de faire votre connaissance. Je suis Mackenzie Quillen. J'ai vingt-sept ans et je suis titulaire d'un double doctorat en finance et en administration des affaires à l'université de Harvard. L'année dernière. mes revenus étaient de trois milliards, et j'ai une voiture et une maison.
Emmanuel était abasourdi.
Que diable se passe-t-il?
Il avait toujours pensé que les femmes qui avaient des rendez vous arrangés étaient pleines de défauts. Pourtant, Mackenzie semblait irréprochable.
Où est le piège? Peut-être est-elle mentalement instable ? Ou handicapée ? Ou infertile?
Emmanuel s'imaginait toutes sortes de théories fantaisistes. Mackenzie esquissa un sourire en voyant son expression perplexe. La fierté dans son regard froid était évidente.
Sa présentation avait pour but de mettre l'inconnu dans une situation difficile et de l'intimider pour qu'il batte en retraite. Comme on pouvait s'y attendre, un silence gênant s'installa dans la pièce après ses paroles.
Argh, trêve de réflexion!
Peu importe si Mackenzie disait la vérité. Emmanuel décida de jouer le jeu pour apaiser sa mère, même si le rendez-vous n'allait pas le conduire à la mairie.
Il déclara:
- Je ne gagne pas grand-chose, mais si vous décidez de sortir avec moi, je promets de toujours vous protéger et vous chérir, Je me chargerais de toutes les tâches ménagères pour que vous puissiez vous sentir comme une reine dans votre maison. Toutefois, j'espère que vous me permettrez de préserver ma fierté masculine devant ma famille. Si vous devenez ma femme, je pourrai vous donner environ cinq à six mille euros par mois,
C'était un discours bien rodé qu'Emmanuel récita d'une seule traite,
Mackenzie était abasourdie par son expression sincère et son manque apparent de honte face à son salaire beaucoup plus bas que le sien.
Quelques instants plus tard, elle éclata de rire.
Elle n’avait jamais rencontré un homme aussi drôle que celui-ci.
Qu'est ce qui vous amuse? Loin d'être impressionné par sa réaction, Emmanuel continus. Il est vrai que je ne suis pas parfait, mais je vous promets d'être à la hauteur de vos attentes si nous nous marions! -Pfft! Mackenzie ne put s'empêcher de ricaner, Agacé, Emmanuel demanda:
- Pourquoi riez-vous, Mlle Quillen? Ne trouvez-vous pas que votre attitude est impolie?
- Monsieur, vous êtes quelqu’un de bien ! Mackenzie cessa de sourire et rétorqua froidement:
- Cependant, je pense que vous vous êtes trompé... Je ne suis pas ici pour un rendez-vous arrangé!
Euh...? Qu'est ce qui se passe?
Les yeux d'Emmanuel s'écarquillèrent d'horreur alors qu'il bafouillait,
-Ne s'agit-il pas de la table numéro huit?
- Certes, mais il s'agit de la zone VIP. Vous cherchez sûrement la table numéro huit de la salle commune. Veuillez sortir et tourner à droite! Elle désigna la sortie avec son doigt gracieux.
-Désolé... Je suis désolé ! Je suis vraiment désolé ! J'ai tout mélangé !
Emmanuel aurait aimé pouvoir s'enfoncer sous terre à cause de l'embarras. Il se leva d'un bond, prêt à s'enfuir précipitamment.
C'était tellement embarrassant! Comment ai-je pu m'asseoir à la mauvaise table pour un rendez-vous à l'aveugle ? Pas étonnant qu'elle ait tant ci. Elle a dû penser que j'avais les yeux plus gros que le ventre
Peu de temps après le départ d'Emmanuel, un vieil homme escorté de quatre gardes du corps vêtus de noir entra dans la pièce privée de Mackenzie.
Emmanuel aurait été stupéfait s'il était encore là. Le vieil homme n'était autre que l'inconnu qu'il avait aidé plus tôt devant le café!
Il déclara:
-Peut-être est-ce l'œuvre du destin. Mackenzie, lança le vieil homme. Tu es âgé de vingt-sept ans, et pourtant, tu n'as jamais été en couple à cause de ca misandrie. Aucun homme nose s'approcher de toi! Cependant, ce jeune homme l'a fait ! C'est également quelqu'un de gentil et juste. Tout à l'heure, il m'a aidé à l'extérieur du café sans espérer une récompense pour son action!
Le vieil homme s'appelait en réalité Terence Quillen, président de la plus grande société financière de Yeringham. Bien que son patrimoine était supérieur à celui de nations entières, il avait un grand regret dans la vie. Terence avait eu trois fils qui étaient tragiquement décédés avant lui. Ils n'avaient soit pas d'enfants, soit n'avaient laissé que des filles derrière eux.
Mackenzie était la petite fille préférée de Terence et la prochaine en lice pour diriger le Groupe Terence. Malgré son intelligence et son charisme, elle n'en était pas moins une femme. Terence aurait souhaité que sa petite-fille préférée lui donne un arrière-petit-enfant, avant de passer l'arme à gauche.
C'est pourquoi il avait simulé sa chute devant le café afin de trouver un homme convenable pour sa petite-fille. A sa grande surprise, le jeune homme qui l'avait aidé un peu plus tôt commit une gaffe en se trompant de personne et finit par rencontrer Mackenzie à la place.
N’étais ce pas un coup du destin?
Les paroles de son grand-père la laissaient de marbre.
- Grand-père, il a peut-être réussi con test, mais il n'a certainement pas réussi le mien. Si lui réussit mon test, je deviendrais sa femme.
Même si elle voulait exaucer le souhait de son grand-père, elle souhaitait avant tout se promettre à un homme bon. Épouser un homme après un seul rendez-vous était tout bonnement trop hâtif et imprudent.
Le regard de Terence s'illumina d'espoir, et il répondit:
- Très bien ! Je suis sûr qu'il réussira ton test!