Brusquement, une voix rude avait retenti : "Excusez-moi. Êtes-vous Mademoiselle Sheng ?"
Sunnie Sheng avait soulevé la tête et remarqua la présence d'un homme en costume près d'elle. Son allure était très âpre, pareille à sa voix, avec des lunettes dorées, une coiffure peignée avec délicatesse, et ses yeux laissaient transparaître une lueur maligne.
Sunnie n'en revenait pas et lui demanda : "Qui êtes-vous ?"
"Je me nomme Ho. Je suis avocat. Vous pouvez m'appeler Maître Ho.", répondit l'homme en lui présentant sa carte professionnelle.
Embarrassée, Sunnie s'interrogea : Pourquoi un avocat la rechercherait-il ? Ce ne serait pas terrible tout de même.
Elle était une employée de bureau irréprochable, ponctuelle, qui ne rentrait pas aux heures règlementaires et ne se reprochait de rien. Avait-elle commis une faute par mégarde ?
Avec un visage insensible, Maître Ho lui demanda : "Pouvons-nous trouver un endroit pour échanger calmement ?"
"Euh… Euh… ok..."
Sunnie se leva, suivit maître Ho dans un café voisin et s'installa.
Toujours de manière impassible, Maître Ho lui demanda : "Que prenez-vous comme boisson ?"
"Rien", répondit Sunnie.
Puis bien énervée, elle ajouta : "En quoi puis-je vous aider ?"
Sans tarder, Maître Ho a aussitôt posé un document sorti de sa mallette, sur la table.
Toute effrayée, Sunnie continua à s'interroger. Avait-elle vraiment commis un crime par inadvertance et reçu une lettre d'un avocat ?
Puis, l'avocat poursuivit : "Voici l'accord rédigé par M. Leng. Jetez-y un coup d'œil, mademoiselle Sheng."
"De quel M. Leng s'agit-il exactement ?" demanda Sunnie.
Fort heureusement pour elle, ce n'était guère une incitation à comparaître devant un tribunal comme elle s'était imaginée. Soulagée, Sunnie ouvrit le dossier.
Dès qu'elle avait aperçu le titre "contrat de mariage" en gras et découvert qu'elle était l'une des parties prenantes dudit contrat, elle s'était aussitôt débarrassée du document en s'exclamant : "Pardon ? Un contrat de mariage ? Vous avez raté votre vocation. Mais, vous n'obtiendrez rien de moi, je vous assure, abandonnez !"
De prime abord, l'autre partie semblait être un homme âgé, selon elle.
Après avoir constaté sa gêne, l'homme de loi toujours indifférent, ramassa le dossier et dit : "Mademoiselle Sheng, ne soyez pas inquiète. La personne qui vous passera la bague au doigt n'est guère monsieur Leng, mais plutôt Lance Leng, son troisième fils.
"Du vieil homme ou de son fils, qui que ce soit, je ne vous garantis rien. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient..." Surprise, Sunnie l'avait regardé toute sceptique et lâcha : "Vous avez dit… Lance Leng ?"
D'un hochement de la tête, le juriste ajouta impassiblement : "C'est exact."
"Mais, comment est-ce possible ?"
Il s'agissait de Lance tout de même !
L'homme le plus mystérieux de la ville de Jing, même si Sunnie ne prêtait pas attention aux nouvelles et aux ragots, son nom ne lui était pas inconnu !
Il est dit de Lance qu'il était très bel homme et que s'il était une femme, il serait la plus jolie.
Lance ne supportait cependant pas la présence des femmes et serait même écœuré par ces dernières.
La légende raconte qu'il était le roi en affaires, un homme d'affaires redoutable et implacable. C'est pourquoi il s'y investissait corps et âme au détriment de ses adversaires apeurés par ses méthodes inflexibles.
Comment quelqu'un d'aussi important que lui pouvait-il vouloir prendre pour épouse, une femme de sa catégorie ?
Sunnie remettait en cause la proposition du Maître.
D'un air très sérieux, l'avocat sortit un chèque qu'il lui présenta. "Ce chèque de cinq millions d'euros est un dépôt. M. Leng a précisé que si vous promettez épouser son fils Lance, il vous ajoutera 888888 euros supplémentaires comme dot. Le chèque a déjà été signé par lui. Si vous en doutez, rendez-vous à la banque pour l'encaisser, vous en serez alors convaincu", déclara-t-il.