CHAPITRE 1 : TROUVER MON ÂME SŒUR.
EVERLY :
Je me suis toujours sentie invisible au sein de la meute de la Croix d’Argent, surtout à cause de la manière dont mon père me traitait. Il reportait sur moi la haine qu'il éprouvait pour ma mère, qu'il considérait comme maudite. Ma mère n’avait pas de loup, tout comme moi. Du moins, c'est ce que je pensais. Depuis sa mort, je n'ai connu rien d'autre que le rejet et la haine.
Mon père était le Bêta d’Alpha Viktor, le chef de la meute de la Croix d’Argent, et la meute n’était pas au mieux de sa forme. Depuis qu'il s'était marié avec Elena, ma belle-mère, qui était venue vivre avec sa fille Isabella, le rejet de mon père envers moi avait redoublé d'intensité. Ils s’étaient donné pour mission de me rendre constamment malheureuse. J'espérais que, dès que j'aurais 18 ans, je trouverais mon âme sœur et que je pourrais quitter la maison.
Eh bien, j'ai trouvé mon âme sœur et j'étais aux anges. C'était tard dans la soirée lorsque j'ai soudainement ressenti l'attraction du lien de l'âme sœur. J'ai suivi l'odeur du lien jusqu'au château de l'Alpha, et en me rapprochant de lui, nous avons tous deux ressenti l'étincelle électrique entre nous.
Alpha Viktor était assis dans son bureau avec mon père, son Bêta, et Collins, son Gamma. Ils discutaient lorsque je suis entrée. Mon père m'a regardée avec suspicion.
« Que fais-tu ici ? Dehors, imbécile ! »
« Je... je suis venue voir l'Alpha. » ai-je bégayé timidement. Viktor a levé la tête et a croisé mon regard. Pendant un instant, je me suis sentie perdue dans la profondeur de ses yeux verts. Mon père et le Gamma Collins ont échangé un regard.
« Je vous prie de nous laisser seuls un moment, » a dit Alpha Viktor en se levant de son siège. « Viens avec moi, » m’a-t-il intimé en quittant le bureau.
Je l'ai suivi immédiatement. Dans le couloir, il s’est arrêté et m’a fixée. J’ai vu ses yeux se dilater, et j'ai su qu'il avait probablement utilisé le lien mental pour faire sortir son Bêta et son Gamma. Puis, il s'est approché très près de moi, un sourire aux lèvres.
« Que cherches-tu à faire ? » J’étais toute nerveuse, mon souffle s'étant arrêté.
Il ne répondit pas. Au lieu de cela, il s'est rapproché encore plus, son visage à quelques centimètres du mien. Il y avait quelque chose dans ses yeux, quelque chose de sauvage et de dangereux, qui m’a donné des frissons. Ensuite, il m’a prise dans ses bras et m’a emportée vers une section plus somptueuse du château.
« Lâche-moi, » ai-je dit en me débattant pour me libérer. Il m’a fait taire et a continué à avancer. Je me sentais comme envoûtée, me détendant dans ses bras, submergée par une sensation étrange dans mon corps.
Dans une pièce faiblement éclairée de son appartement luxueux, je me suis sentie petite et vulnérable assise au bord du lit. Mais l'homme qui m'avait amenée ici me coupa le souffle. Il était puissant, dégageant une aura de danger et de séduction qui me faisait trembler de respect. Ses yeux s'attardèrent sur les miens, profonds et scrutateurs.
J'avais tellement envie qu'il me revendique immédiatement et qu'il me fasse sienne, mais il y avait quelque chose dans ses yeux qui me rendait méfiante. Il avait l'air ennuyé et désintéressé par moi.
Il a voulu que je passe la nuit avec lui, et nous n'avons fait rien d'autre que de discuter longuement. Il m'a posé une série de questions vraiment ennuyeuses.
« Je ressens l'attraction du lien de compagnon, mais j'ai une maîtresse », m'a-t-il révélé, rendant la nuit encore pire.
Évidemment, je connaissais ses aventures amoureuses, mais devait-il vraiment le dire en face ? Aucun respect pour le lien de compagnon ? Mon visage s'est empourpré de honte, mais je n'ai rien dit.
C'est alors qu'on a frappé légèrement à la porte. « Qui est là ? » a-t-il aboyé avec colère.
« C'est moi, Maureen. Alpha, le dîner est servi. »
Il s'est levé d'un bond. « Ton dîner sera servi ici », a-t-il dit en partant.
Je ne l'ai pas revu de la nuit et je me suis sentie terrible. Dès les premiers rayons de soleil, j'ai quitté le château pour rentrer chez moi.
—
Dans les jours qui ont suivi, j'ai essayé de chasser le souvenir de cette nuit avec l'alpha Viktor, mais il s'est accroché à mon esprit comme une empreinte. Il a été froid et impoli avec moi, et je me demande pourquoi la déesse de la lune m'aurait-elle associée à un homme aussi glacial, sachant tout ce que j'ai traversé dans ma vie.
De retour dans mon foyer froid et toxique, la réalité de ma vie m'a frappée de plein fouet. Les yeux critiques de mon père, les paroles désapprobatrices d'Elana et le regard venimeux d'Isabella—ils me rappelaient sans cesse que je n'avais pas le droit à un moment de bonheur.
Quand Isabella est entrée dans ma chambre ce soir-là, j'ai senti la colère monter en moi. « Que veux-tu ? » ai-je exigé. Je voulais qu'elle parte le plus vite possible. Sa présence n'apportait que des ennuis.
« Où étais-tu il y a deux nuits ? » a-t-elle demandé, les mains sur les hanches.
« Tu n'es pas ma mère, Isabella », ai-je répliqué. Elle n'avait que deux ans de plus que moi mais agissait comme si elle était beaucoup plus âgée.
« D'accord, attends que père entende parler de ta nuit d'égarement. »
« Je ne sais pas de quoi tu parles », dis-je en essayant de paraître aussi convaincante que possible. Si l'alpha Viktor ne voulait pas m'accepter comme sa compagne, il n'était pas nécessaire que quiconque sache qu'il l'était. « Je suis allée me promener et je me suis perdue. J'aurais pu être tuée par des loups solitaires, mais un ami est venu à ma rescousse. »
« Un ami à toi ? Tu n'as pas d'amis, Everly, pas à ma connaissance. »
« Eh bien, j'en ai trouvé un ce jour-là... »
« Et tu as fini au lit avec lui. Quelle traînée ! » cracha-t-elle avec mépris avant de se retourner pour partir.
« Isabella ! » l'interpellai-je, résolue à lui faire ressentir la même douleur qu'elle venait de m'infliger. « Ta mère sait-elle que tu couches à la fois avec l'alpha et le bêta de cette meute ? »
Isabella s'arrêta nette. Je pouvais voir son corps trembler. Je souris, satisfaite de l'avoir enfin mise en colère. Comment osait-elle me traiter de traînée alors qu'elle couchait avec son beau-père ? Je les avais surpris deux fois mais je n'avais jamais rien dit à personne.
Lentement, elle se retourna, me fixant avec une intention meurtrière. Je restai immobile, prête à affronter ce qui allait suivre.
J'en avais assez.
Soudain, elle se jeta sur moi et me gifla avec force, me projetant la tête contre le mur. Avant que je ne puisse reprendre mes esprits, je sentis à nouveau sa main sur mon visage, cette fois-ci avec plus de brutalité.
Dès que je goûtai le sang dans ma bouche, mon corps commença à ressentir une étrange sensation, comme si quelque chose cherchait à se libérer. Je fus saisie par des craquements lorsque mes muscles s'étirèrent, et soudainement, cela se produisit.
Je me transformai en louve.
C'était la première fois que je me métamorphosais et je me sentais incroyablement puissante. Je n'avais plus aucun contrôle sur moi-même alors que j'attaquais Isabella, la plaquant au sol et lacérant son corps avec une férocité terrible.
Elle hurla et appela à l'aide, mais je ne cessai pas jusqu'à ce que j'entende quelqu'un enfoncer la porte.
