Dans les rues lugubres de la Ville du Vent, une voiture était sur le point de déraper sur le trottoir.
Le bruit strident de ses pneus était étouffé à la fois par le tonnerre et par les gouttes de pluie incessantes qui s'abattaient sur l'asphalte. La voiture fit une culbute sur le trottoir avant d'atterrir violemment en un tas fumant.
"Yu Boyuan !"
Un cri déchirant retentit près de la voiture.
Jiang Yan détacha en toute hâte sa ceinture de sécurité et regarda autour d'elle.
Après avoir entendu les plans de sa famille pour provoquer un accident de voiture mortel à Boyuan, elle avait tout abandonné pour l'empêcher de sortir. Cependant, après l'avoir rattraper, elle ne pouvait que regarder sa voiture s'éloigner.
En raison des fortes gouttes de pluie, l'accident s'était transformé en une image floue.
La vitre à côté du siège du conducteur était complètement brisée. La tête de Boyuan était tournée vers le sol, et son front saignait.
Mais il était sur le point de perdre connaissance.
Hallucinait-il en écoutant les appels de Yan ?
Elle craignait de le voir mourir. Maintenant, elle pouvait être libérée de tout.
Ne devrait-elle pas être heureuse ?
"Boyuan !" cria à nouveau Yan.
Ce n'était pas une hallucination, après tout. Boyuan ouvrit soudain les yeux.
"Ne meurs pas devant moi, Boyuan !" supplia Yan. "Ce n'est pas encore ton heure."
Elle pleurait en se dirigeant vers Boyuan.
Elle s'efforça de sortir Boyuan de l'épave. Agenouillée sur le sol, elle laissa sa tête reposer sur ses jambes.
"Pourquoi ? Pourquoi ?" gémit Yan, le visage inondé de larmes.
Alors qu'elle tenait le visage de Boyuan, ses mains tremblaient.
L'homme le plus charmant qu'elle ait jamais connu n'était plus que l'ombre de lui-même. Son souffle était faible, car il était sur le point de mourir.
Elle baissa la tête et déposa un baiser sur le front de Boyuan.
"Boyuan, s'il te plaît !" cria-t-elle. "Ne meurs pas dans mes bras !"
Elle posa sa tête sur la sienne pour le protéger de la pluie.
Boyuan ouvrit les yeux. Il rassembla ses dernières forces pour lever sa main gauche et caressa soigneusement la joue de Yan comme s'il s'agissait d'un trésor national.
"Yanyan
petit nom de Yan
, pleures-tu par crainte que je ne t'abandonne ? Est-ce que tu m'aimes ?"
L'esprit de Yan se vida aussitôt.
Était-elle tombée amoureuse de Boyuan ?
C'était indéniable. Elle ne pouvait s'empêcher de hocher la tête.
Les yeux de Boyuan s'illuminèrent.
"Vraiment ? Je suis tellement heureux."
Yan secoua vivement la tête.
"Boyuan, je n'ai jamais pensé à te laisser mourir. J'ai fait de mon mieux pour m'assurer que tu aies la vie sauve, et ils m'ont promis de le faire. Mais maintenant, ils sont revenus sur leur parole. Boyuan, je suis désolée. Tout ceci est de ma faute..."
Boyuan le rassura : "Ne t'en fais pas, Yanyan. Du moment que je sais que tu m'aimes, je peux mourir en paix."
"Es-tu vraiment tombée amoureuse de lui cette fois-ci ?" dit une voix impitoyable derrière le couple.
Un homme bien habillé tenait un pistolet noir à la main et le braquait sur eux.
