PDV de Céline
« Bonjour à tous et meilleurs vœux » dis-je, en me tenant en haut des escaliers de mon cabinet d’avocat flambant neuf où nous venons de déménager en plein centre-ville. « Aujourd’hui est le premier jour de votre stage dans notre cabinet. Je suis Maître Céline VOLTER, avocate diplômée depuis 5 ans et surtout votre patronne. Chacun d’entre vous aura un avocat diplômé référent pendant les prochaines années de vos études universitaires. » Dont moi, mais ça ils le découvriront lors du tirage au sort que nous ferons aujourd’hui. « Mais pour le moment, nous avons besoin de tout le monde pour finir d’installer le mobilier et vider les cartons. Notre installation a été retardée de quelques jours, je suis désolée de ne pas vous accueillir dans de meilleures conditions. » ajoute-je en descendant quelques marches.
« Bonjour Maître, meilleurs vœux à vous aussi et merci de nous recevoir malgré ces désagréments. » me dit un jeune homme aux cheveux brun courts et aux yeux bleu ciel captivants.
Je ne m’attarde pas plus longtemps sur ses paroles et je continue de donner des instructions aux avocats et aux stagiaires. Au moment où je m’abaisse pour ramasser un carton qui est sensé aller dans mon bureau, une ombre se tient au-dessus de moi. Je lève les yeux et je constate que c’est le même jeune homme.
‘Mais qu’est-ce qu’il me veut bon sang ?’ pense-je mais avant que je puisse poser la moindre question, il me sourit et me prend le carton des mains.
« Les femmes ne devraient pas porter de choses lourdes ! » me dit-il avant de me faire un clin d’œil.
‘Non mais attends, je rêve ! Il me prend pour une petite chose fragile ce gamin ?’
« Je peux me débrouiller, merci. Allez plutôt aider les autres. » Je lui reprends le carton des mains et je remonte les escaliers et me dirige vers mon bureau au fond du couloir au premier étage. Je pénètre dans mon bureau et je dépose le carton sur ma table de réunion. Je suis sur le point d’aller chercher un autre carton. Cependant, en me retournant, je vois une fois de plus ce jeune homme avec 2 cartons dans les bras juste derrière moi. Je croise les bras devant ma poitrine pour lui montrer que je suis agacée. J’étais sur le point de lui adresser la parole mais il me prend au dépourvu à nouveau en parlant en premier.
« Désolé, j’ai eu une attitude déplacée tout à l’heure. Je suis juste fasciné par vous et votre parcours professionnel. J’ai été un peu maladroit. J’espère que vous pourrez me pardonner. » s’excuse-t-il en arborant une mine triste.
Je soupire avant d’ouvrir la bouche et de la refermer à plusieurs reprises. Je ne suis pas du genre à socialiser avec les personnes qui m’entourent, sauf avec quelques personnes très proches dans ma vie, comme mes parents et mon meilleur ami. Mon meilleur ami, Alexandre COTTON, qui est aussi avocat et mon associé. Je l’ai rencontré à l’université et on ne s’est plus quitté depuis notre première année de droit. Je regarde le jeune homme devant moi et je soupire une autre fois avant de lui dire de déposer les cartons sur la table derrière moi et je redescends au rez-de-chaussée pour récupérer un autre carton. Une fois tous les cartons dans mon bureau, je commence à les déballer en silence tout en observant le jeune homme du coin de l’œil. Je ne sais pas ce qu’il me veut exactement mais j’espère qu’il n’est pas ce genre de jeune ambitieux à vouloir monter dans le lit de leur patron pour réussir. Parce qu’avec moi il est mal tombé !
Après quelques heures de rangement sans s’arrêter, mon bureau ressemble enfin à quelque chose de convenable à mes yeux. Lorsque que vous entrez dans mon bureau, la table de travail en chêne clair se trouve directement sur la gauche où les cartons étaient posés tout à l’heure. Contre le mur, sont disposées 3 grandes armoires en chêne clair aussi pour s’harmoniser avec la table. Mon bureau en verre avec mon fauteuil pivotant sont placés au fond devant l’immense baie vitrée du sol au plafond qui est baignée de lumière le matin. Sur la droite, un canapé et deux fauteuils assortis avec une table basse en verre. Au fond sur le mur de droite, une porte qui mène à une salle de repos et une salle de bains qui sont adjacentes au bureau d’Alexandre. Quand nous aurons des nuits de travail interminables, nous pourrons dormir si besoin. Il nous est déjà arrivé dans nos anciens locaux de partager un canapé, mais avec cette salle de repos maintenant, nous serons plus confortables. Le bureau d’Alexandre a la même disposition que la mienne mais inversé avec des meubles noirs.
Peu de temps après avoir terminé, Alexandre apparaît dans l’embrasure de la porte et me propose d’aller déjeuner dans un restaurant où il a réservé une salle privée pour tout le monde pour aujourd’hui. Je suis sur le point de refuser quand mon ventre se met à me trahir en gargouillant et je capitule. Le restaurant est à 1 pâté de maisons de nos nouveaux bureaux, il sera un avantage pour nos repas avec des clients importants. Dans notre ancien quartier, le premier restaurant était à plusieurs kilomètres. Nous décidons d’y aller à pied, le centre-ville est très vivant à cette heure-ci, ce qui contraste énormément aussi. Je ferme la marche avec Alex et nous discutons de tout et de rien.
« Alors, ce jeune homme te colle depuis ce matin. Penses-tu qu’il s’intéresse à toi parce qu’il veut plus qu’un apprentissage de ta part ? Il est plutôt mignon en plus ! » Cette question me laisse momentanément sans voix et me fait plisser les yeux vers lui.
« N’importe quoi, bon sang, c’est un gamin qui a à peine la vingtaine, comment veux-tu qu’il s’intéresse à moi une femme de vingt-neuf ans cette année ? C’est impossible ! Et même si c’était le cas, je le recadrerai plus vite que ça. J’ai bien l’intention de rester célibataire. »
« Je suis surpris que tu veuilles toujours rester célibataire alors que ça fait des mois que tu envisages d’avoir un enfant ! »
« Tu sais, je n’ai pas besoin d’un homme dans ma vie pour faire et élever un enfant ! »
« Tu as raison et comment comptes-tu faire ? »
« Je te le dirai plus tard parce que nous arrivons au restaurant et je ne veux pas que les autres entendent quoi que ce soit de privé à mon sujet. Tu sais bien que j’aime être discrète sur ma vie privée ! »



