Dans le lit d'un insolent

Au cœur de la nuit, la fine silhouette de Rosy Gu escaladait avec précaution une clôture.

Dotée d'une longue chevelure qui lui arrivait jusqu'à la taille, Rosy était d'une beauté délicate, renversante.

Elle cherchait désespérément, cette nuit-là, un moyen de pénétrer dans la chambre 2218 de l'Hôtel Dhao.

Tout ce qu'elle voulait, c'était la bague en diamant que cet homme mystérieux lui avait dérobée.

Ce dernier, l'avait séduite la veille en lui prenant au passage ce qu'elle avait de plus précieux, sa pureté.

Simon Grey, assis devant la fenêtre de style français, savourait sa cigarette. Il aperçut soudain une silhouette s'approcher et regarder furtivement à l'intérieur de sa chambre.

Il fut stupéfait. Il était au 22ᵉ étage et seules quelques barrières séparaient la piscine de sa chambre.

Il ne s'attendait surtout pas à voir quelqu'un entrer chez lui de manière aussi audacieuse.

Rosy n'eut malheureusement pas le temps de voir ce qui se passait à l'intérieur de la chambre, car la fenêtre s'ouvrit brusquement et quelqu'un lui saisit fermement le poignet.

"Qui es-tu !" lui demanda-t-il d'une voix glaciale.

Elle reconnut sa voix. C'était celle de cet homme séduisant qu'elle avait croisé la veille.

Elle n'était là que pour récupérer la bague qu'il lui avait volée la veille, mais dès qu'elle le vit tout ce qu'elle voulait, c'était de fuir.

Elle lutta un moment pour échapper à l'emprise de cette main puissante, et put finalement lui échapper.

M. Grey resta immobile et fuma une bouffée de sa cigarette en la regardant d'un air glacial.

Peu de temps après, elle tomba tête la première dans la piscine avec un "plouf".

Elle avait oublié, dans la panique, qu'il y avait une piscine à l'arrière de sa chambre.

Rosy était mouillée et ses longs cheveux lui collaient au visage.

Au bout de cette périlleuse seconde, comme une souris trempée, elle releva la tête et le fixa d'un air furieux.

Debout devant sa fenêtre préférée, Simon resta immobile dans l'obscurité. Même si elle ne pouvait clairement distinguer son visage, Rosy savait qu'il profitait du spectacle.

Lorsqu'elle fut effleurée par la brise froide de la nuit, Rosy ne put s'empêcher d'éternuer.

D'un geste nonchalant, Simon éteignit sa cigarette et sortit de l'obscurité.

Éclairée de la tête aux pieds par les lueurs de cette nuit, sa grande silhouette était charmante. À présent, il se tenait comme un vrai gentleman.

Sur le moment, Rosy ne put s'empêcher de penser à cette nuit où il lui caressait délicatement le corps et où elle pouvait clairement voir ses beaux muscles tendus, sans aucune matière grasse. Oh, sincèrement, elle se sentait si bien.

À cette pensée brûlante et intense, ses joues rougirent et elle n'osa plus lever le regard vers lui.

"À quoi penses-tu ?" demanda Simon en retroussant légèrement ses lèvres, alors qu'un sourire illumina progressivement son visage.

Rosy baissa la tête, et contre toute attente, il lui tendit sa fine main aux longs doigts.

"Pourquoi ne viens-tu pas ? Veux-tu attraper un rhume ?" Son timbre de voix agréable avait le don de faire baisser la garde.

Elle tendit lentement sa petite main et se laissa tenter par lui pour la deuxième fois. En remontant, elle glissa et tomba dans ses puissants bras.

"Ah !" Étonnée, elle poussa un cri en essayant de le repousser, mais sans succès. Au contraire, elle se rapprocha davantage de sa poitrine et fut de nouveau touchée par ses bras musclés.

Finalement, elle pouvait clairement sentir les effluves de tabac, mélangés à l'odeur de son parfum hors de prix… Même si elle savait très bien quelle était la raison qui la ramenait vers lui, elle ne pourrait jamais oublier la saveur virile de la peau de cet homme.

"Tu es d'habitude trop bruyante, mais pourquoi es-tu si silencieuse cette nuit ?" dit-il, puis il ricana.

Il l'avait reconnue !

Rosy rougit tout à coup des oreilles. Elle essaya de le repousser une seconde fois, mais il resta impassible.

"Tu n'étais pas si timide ce soir-là, c'est toi qui prenais l'initiative." Il se mit à rire doucement, d'une voix grave, puis il effleura son délicat visage de ses fines lèvres…

Son corps tremblait et une sorte d'engourdissement embrasa sa peau. Cette étrange sensation la fit paniquer et, tandis que cet homme féroce leva la tête, elle le fusilla du regard.

Au même moment, les néons colorés de l'hôtel illuminèrent, comme un feu d'artifice éblouissant, le monde entier en rendant le ciel rouge et violet.

Elle vit enfin clairement son visage. Il avait des lèvres fines, un nez droit et ses yeux étaient aussi profonds que l'océan…

Elle avait du mal à comprendre comment un homme pouvait autant embarrasser une femme rien qu'en étant devant elle.

Il lui était difficile de s'échapper de cette situation, surtout lorsqu'elle y était profondément immergée.

"Je ne m'attendais pas à ce que tu sois ainsi", murmura-t-elle en montrant sa petite obsession.

"Qu'est-ce qui ne va pas ? Es-tu tombée amoureuse de moi ?" dit-il avec un léger sourire. On décelait clairement un ton moqueur dans sa voix.

"Non !" S'exclama-t-elle en baissant la tête, tandis qu'un complexe d'infériorité s'empara de son cœur. Elle se sentait aussi petite qu'un grain de poussière.

"Et si on buvait un peu de vin. Qu'en penses-tu ?" Sans même lui laisser une chance de répondre, Simon la traîna directement dans sa chambre.

"Je ne veux pas boire, laisse-moi !" Elle se débattit vigoureusement, mais ne réussit pas à se libérer de ses grandes mains.

Les lueurs des néons, à l'extérieur, qui pénétraient la pièce obscure la rendaient très ambiguë.

Dans la pénombre, elle regardait le visage séduisant qui faisait battre son cœur à la chamade, comme un cerf. La situation devenait de plus en plus inconfortable.

"Je, je…" Elle ne put terminer sa phrase.

"Je voulais entendre la voix de quelqu'un ce soir et tu es arrivée par effraction." Après ces mots, Simon fit doucement glisser ses mains loin de lui, et devient silencieux alors que son sourire taquin s'estompa.

Cette froideur soudaine lui donna l'impression qu'il s'éloignait d'elle, bien qu'ils n'étaient qu'à un pas l'un de l'autre.

Il se tourna vers le bar à vin, servit deux verres de vin rouge et en tendit un à Rosy. "Je suis curieux de savoir comment tu es entrée, mais buvons d'abord ensemble."

Lorsque Rosy entendit l'autorité innée qui émanait de sa bouche d'un ton léger, elle comprit tout de suite d'où venait son charme.

Elle leva lentement la main et s'apprêtait à prendre le verre rempli de vin, quand elle serra soudain le poing, se forçant à se réveiller et à ne plus se laisser séduire par lui. "Je ne bois pas ! Je suis là…"

Elle fut interrompue avant de pouvoir terminer ses mots.

"Crains-tu que je profite de toi, ou as-tu peur de toi-même...?" Il sourit et la dévisagea de haut en bas comme si elle était nue devant ses yeux curieux.

"Je ne peux pas boire !" Elle s'éloigna rapidement de lui alors que son cœur battait sauvagement.

"Que se passe-t-il avec moi aujourd'hui ? Mon cœur bat tellement vite. Je ne peux pas l'arrêter !" se demanda-t-elle.

En effet, elle savait au plus profond de son cœur qu'en buvant ce vin, elle pourrait faire n'importe quoi comme la nuit dernière où elle s'était trompée d'étage.

Ce jour-là, son père, qui avait divorcé et s'était remarié, lui avait donné une bague en diamant et lui avait demandé de la rapporter à un homme dans la chambre 2118.

Il lui avait dit qu'en se donnant à cet homme, sa mère pourrait soigner son rein.

Son père, Joseph Gu, avait élevé le fils de sa maîtresse et vivait heureux. Il ne se préoccupait guère de sa mère, Clara Yang.

Même si elle se méfiait beaucoup des motivations de son père, elle fut obligée de vendre son propre corps pour sauver sa mère.

Ce fut une catastrophe. Elle s'était trompée de chambre.

Heureusement, cet homme lui laissa un chèque de dix millions de yuans, ce qui était assez pour payer les frais d'opération de sa mère.

Cependant, le charmeur lui avait volé la bague en diamant que son père lui avait offerte.

Forcée par son père à récupérer la bague, elle n'avait pas d'autre choix que de retourner voir l'homme mystérieux.