Encore ce foutu réveil qui sonnait.
Il était déjà 6 h 45 et je devais me lever.
Je courus ainsi vers la douche pour réveiller ma peau en la frappant d'eau chaude. Et comme presque tous les autres jours, au sorti de la salle de bain, j'enfilais un pantalon à pattes d'eph et un crop-top afin de vêtir ma silhouette.
Je ne prenais jamais le temps de m'admirer dans la glace ni de décorer mon visage, j'étais une fille qui manquait plutôt d'assurance.
Je fis de ce fait un chignon à la va vite, avant de courir vers le bas prendre mon petit déjeuner.
Et je n'avais même pas pu finir de me nourrir que je pouvais déjà apercevoir une voiture à l'extérieur de la maison.
Linda et son père m'y attendaient.
J'abandonnais donc mon bol de céréales lorsqu'elle ne se gêna pas de baisser la vitre pendant que je marchais vers eux, pour une millième fois me faire une réflexion sur mon accoutrement 'Encore ?' faisant allusion à mon style qui ne semblait jamais changer.
Je montais par la suite dans le véhicule sans répondre pendant que, avant de démarrer, son père, Franck, rétorqua pour moi, 'Tu en fais trop, Linda. Je trouve qu'elle est bien dans ses vêtements.' Disait-il, menant anodinement nos regards à se croiser. Le sourire nuageux aux lèvres, il continuait, 'à chacun sa personnalité.'
Franck était un homme très élégant, élancé et beau qui effleurait la quarantaine. Ses yeux bleus donnaient l'impression qu'on observait un bout de ciel en lui. Et son physique trahissait ses heures à la salle de sport.
Ce jour-là, comme tous les matins d'ailleurs, on se rendait au lycée. Et comme vous avez pu le deviner, Franck prenait un plaisir immense à me déposer à l'école depuis des années déjà.
Le chemin avait été comme à notre habitude.
Linda avait passé tout le temps à papoter devant un Franck s'amusant des rêveries de sa fille, qu'il se battait toutefois à réaliser.
Puis, arrivés devant l'établissement, il nous borda de bisous avant de nous laisser partir.
Je ne pouvais pas encore imaginer à cet instant précis que ces baisers allaient avoir une chaleur différente un jour. Et ce jour courait très vite vers moi.
De là, une fois descendues du véhicule, je lançais un dernier regard à Franck, remarquant que comme à l'accoutumée, il nous observait, piéter.
Linda qui me voyait prélasser mon regard vers son père pendit encore sa langue dans de la glace, 'le tien te manque ?'
Et habituée à sa négligence, je répondais tout simplement, 'Comment pourrait me manquer quelqu'un que je n'ai jamais connu ?' pourtant, je mentais, ou, j'ignorais tout simplement la vérité.
Alors, elle s'excusait immédiatement, entendant derrière mes mots de la frustration, 'Désolée, question idiote !' Nous laissant enfin retrouver nos salles de classe.
Linda Peters était à l'image de son père, mais avec une touche de traits appartenant à sa mère.
Elle était magnifiquement belle et elle le savait. Sa grande silhouette rejoignait presque celle de Franck et ses cheveux bruns s'accordaient à son regard bois.
Ma meilleure amie semblait, elle aussi, être accro à la salle de sport et quant à son style vestimentaire, il ne manquait pas d'être tout autant chic et élégant, héritant de ses parents.
Puis surtout, elle était tout le contraire de ce que j'étais moi.