« Lorsque tout s'écroulerait autour de moi, je pourrais même perdre la vie et renaitre, mais tu restera à jamais mon seul et unique amour. » -- Damien Qiao
Au mois de Juin, La ville de Xuancheng avait plus tôt un climat tempéré et doux contrairement aux autres villes du pays, en raison de sa proximité avec la mer.
Cependant, l'instabilité de son climat, engendrait inéluctablement de l'inquiétude dans le cœur des uns et des autres. La brise marine qui soufflait sur le visage ne laissait aucune trace de fraîcheur.
La nuit tombée, Hélène Yan était à la salle d'étude qui se trouvait au deuxième étage. Cette dernière s'était assise au balcon et caressait son ventre car elle était enceinte.
« Mon précieux Bébé, il ne reste plus que vingt jours et tu seras parmi nous. Je te promets de t'aimer de tout mon cœur. »
Cet enfant pourrait-être considéré comme son seul bonheur sur terre. Tandis qu'elle s'évadait dans ses pensées, son visage se mit à se froncer.
Tout à coup, un téléphone portable sonna sur le bureau. Sans rien dire, elle reprit ses esprits, ouvrit délicatement les yeux et jeta un coup d'œil au téléphone.
Ensuite, elle se leva et prit le téléphone. Elle fit le constat qu'elle venait de recevoir une vidéo de sa sœur aînée « Samantha Yan ».
Comme à l'accoutumée, Samantha lui envoyait toujours un message ou lui passait un appel vidéo.
Alors, elle ouvrit délicatement la vidéo tout en soutenant son ventre.
En ouvrant la vidéo, l'on pouvait clairement voir un homme et une femme nus, qui s'enroulaient passionnément sur le lit...
« Damien, vas-y doucement s'il te plaît ! », gémit timidement la femme.
Dans la vidéo qui avait une durée de trois minutes, on pouvait y voir deux êtres de sexe opposé qui s'amourachaient passionnément et qui se désiraient intensément . En dehors des gémissements occasionnels de la femme, on n'entendait beaucoup plus ceux de l'homme.
Les différents protagonistes sur la vidéo étaient tout simplement son mari et sa sœur. « Ha-ha-ha ! », Hélène éclata de rire. Et elle riait tellement fort que des larmes se mirent à couler sur son visage .
Tout doucement, elle se retourna, de ses deux mains, couvrit délicatement son ventre ballonné. Elle se mit à trembler de partout au point où elle manquait terriblement de force à tel point qu'elle trébucha sur le tapis épais qui recouvrait le sol de la pièce et tomba alors qu'elle voulait effectuer un pas.
Tout à coup, ses yeux se remplirent de larmes et sa vision fut brouillée. Elle fut saisie d'une forte douleur aiguë dans l'abdomen à tel point qu'elle avait des difficultés à respirer et elle ne pouvait se relever.
Néanmoins, elle parvint tout de même à se relever malgré la douleur extrême, mais cependant, elle ressentait encore une chaleur traverser la partie inférieure de son corps. Cependant, la douleur intense et le chagrin dans son cœur l'avaient fait s'évanouir avant qu'elle ne puisse appeler à l'aide.
La porte de la chambre s'ouvrit finalement après qu'Hélène eut appelé à l'aide. Le domestique vit la femme étendue sur le sol et cria : « Troisième jeune maîtresse, troisième jeune maîtresse, que vous arrive-t-il ? ».
La dernière chose dont Hélène se souvenait était l'oncle Lin, le gouvernant, qui lui disait : « La Troisième Jeune Maîtresse va bientôt accoucher. Appelle le Jeune Maître maintenant ! »
Ce qui s'en suivit était le bruit des sirènes d'une ambulance qui retentissait dans ses oreilles...
C'est alors que, lorsqu'elle ouvrit les yeux la seconde fois, elle se trouvait déjà dans un hôpital.
Le bébé ?
Voulant s'adresser à l'infirmière qui préparait sa perfusion, elle s'assit et se retourna lentement.
L'infirmière très heureuse de la voir se réveiller, lui sourit et dit : « Troisième Jeune Maîtresse, vous êtes enfin réveillée. »
La gorge déshydratée, Hélène ne put prononcer le moindre mot à mesure qu'elle voulait s'adresser à l'infirmière.
Alors, l'infirmière se précipita aussitôt de prendre le verre d'eau qui se trouvait sur la table de chevet et de le lui apporter afin de l'hydrater. « Que voulez-vous dire, Troisième Jeune Maîtresse ? »
« Mon enfant... » murmura-t-elle, avec beaucoup de peine.
« ... » L'infirmière hésita un moment, alors qu'elle finissait de placer la perfusion, elle regarda Hélène avec sympathie et lui dit: « S'il vous plaît, reposez-vous un peu. Appuyez juste sur la sonnette si jamais vous avez besoin de quoique ce soit ! »
Au moment où elle s'apprêtait à quitter le service, Hélène la saisit par le bras en hurlant : « Où est mon enfant ? S'il vous plaît, amenez-moi mon bébé ! »
« Troisième Jeune Maîtresse... le bébé... le bébé n'est plus ! » déclara tristement l'infirmière tout en baissant la tête.
« Quoi ? Que voulez-vous dire par là ? » En entendant ces mots, Hélène fut fortement choquée. Ces mots résonnaient comme un coup de massue dans sa tête.
« Je suis vraiment navrée, Troisième Jeune Maîtresse, le malaise dont vous avez été victime a provoqué une naissance prématurée du bébé qui est malheureusement décédé durant l'accouchement, car il a manqué d'oxygène. » Des larmes s'échappèrent des yeux de l'infirmière pendant qu'elle annonçait la mauvaise nouvelle à Hélène.
Hélène serra encore plus fermement le bras de l'infirmière et dit avec émoi : « Non, ça ne peut pas être vrai ! Il ne peut pas être mort ! Il saute et bouge si joyeusement dans mon ventre tous les jours. Comment pourrait-il être mort ! Dépêchez-vous de me l'emmener, s'il vous plaît ! Je veux voir mon bébé ! »
Puis d'un geste brusque, elle arracha l'aiguille de la perfusion de son poignet et sortit de la chambre pieds nus et en courant.
C'est ainsi que, l'infirmière voyant du sang couler sur la main d'Hélène, l'attrapa rapidement et lui dit : « Troisième Jeune Maîtresse, le bébé est vraiment mort. Vous devez vous allonger maintenant, vous saignez de la main ! »
« Lâchez-moi ! »
Hurlait Hélène tout en repoussant énergiquement l'infirmière, elle sortit de la pièce en titubant, et courut rapidement pieds nus jusqu'à la chambre où étaient couchés les nouveau-nés, et vit le médecin sortir.
Alors, elle le saisit avec consternation et lui demanda : « Où est mon bébé ? Docteur, où est mon bébé ? »
C'est alors qu'en étant stupéfait un moment, le médecin essayait de calmer la jeune dame en disant : « Troisième Jeune Maîtresse, désolée, je suis désolée. Lorsque vous vous êtes évanouie, le bébé a été victime d'un manque d'oxygène. Nous avons tout tenté du mieux qu'on le pouvait mais malheureusement nous n'avons pas pu le sauver. Cela fait moins d'une semaine que vous avez accouché et vous devriez vous reposer et prendre soin de vous. Vous allez probablement à nouveau enfanter à l'avenir, mais vous devriez vous reposer et vous ménager pour l'instant. »
C'est alors qu'Hélène baissa progressivement les bras tout en relâchant sa prise après avoir écouté les paroles du médecin. En effet, le bébé avait manqué d'oxygène pendant l'accouchement et n'avait pas pu être sauvé.
Mon bébé, vas-tu aussi abandonner ta pauvre maman ?
Je suis désolée, mon bout de choux, en effet maman n'aurait pas dû s'évanouir. Des larmes ruisselaient sur ses joues.
« Troisième Jeune Maîtresse. Troisième Jeune Maîtresse, pourquoi êtes-vous pieds nus? vous allez tomber malade ! » déclara Oncle Lin, qui lui apporta rapidement des chaussures tout en l'aidant à les enfiler.
Lorsqu'il rentra un moment dans la pièce, il constata que la Troisième Jeune Maîtresse s'était déjà réveillée. Alors Il appela rapidement le Jeune Maître Damien par téléphone.
Pendant qu'Oncle Lin était occupé à passer un coup de fil au Jeune Maître, Hélène se dirigea lentement vers les escaliers et descendit aussitôt.
Alors elle se tint derrière l'énorme pilier à l'entrée de l'hôpital et observait le ciel en disant: « Mon enfant, m'attends-tu au ciel ? Maman viendra te rejoindre ! »
Au même moment, l'on pouvait entendre le bruit d'un moteur de voiture s'amplifier progressivement et tout à coup, l'on pouvait voir une voiture se garer devant l'entrée de l'hôpital. Il s'agissait du jeune maître Damien Qiao. Il sortit en cascade de la voiture, et se précipita directement vers l'ascenseur oubliant toutefois de refermer la portière de la voiture qui était restée ouverte.
Alors Hélène sortit discrètement de derrière l'énorme pilier où elle était postée et se dirigea lentement vers la voiture qui venait juste de se garer quelques instants plus tôt. Elle monta dans la voiture, s'assit sur le siège conducteur, ferma la portière. Lorsqu'elle vit la clé sur le contact, elle ricana.
C'est alors qu'elle tourna lentement la clé sur le contact, la voiture démarra, elle recula la voiture, fit demi-tour et quitta l'hôpital.
Pendant ce temps, Damien sortit de l'ascenseur en toute hâte et courut directement vers le service où Hélène était censée se trouver, mais à son arrivé il ne vit qu'un lit dépourvu de son occupante et une couette en boule sur le dit lit. Mais où pouvait-elle bien être ?
À ce moment précis, Oncle Lin arriva en courant et dit : « Jeune Maître, la Troisième Jeune Maîtresse est partie ! »
« Partie ? Ne vient-elle pas de se réveiller ? » répliqua Damien. Tout à coup, il sentit son rythme cardiaque s'accélérer à une vitesse incontrôlable et ses paupières commencèrent à s'agiter sauvagement.
Alors il se dirigea vers le balcon tout en étant anxieux, c'est ainsi qu'il vit sa voiture quitter l'hôpital, ébahit, il écarquilla les yeux avec stupéfaction car la scène qu'il voyait l'avait tellement choqué au point où il avait de la peine à respirer normalement.
« Hélène ! » hurla-t-il, alors il se retourna avec hâte, arracha les clés de voiture de la main de l'oncle Lin et sauta directement du balcon du troisième étage pour se précipiter au rez-de-chaussée ! Les infirmières qui se tenaient au deuxième étage et qui avaient été témoin de la scène eurent la peur de leur vie en le voyant s'envoler ainsi et atterrir en bas du bâtiment.
Pendant ce temps, Hélène roulait à vive allure sur la route. Une voiture la suivait de près. Damien brûlait d'impatience de l'intercepter en voyant la voiture devant lui accélérer.
C'est alors qu'il baissa la vitre de sa voiture en hurlant : « Hélène, arrête la voiture ! Tu te mets en danger ! Écoute-moi s'il te plait ! » Malgré ses effort à hurler de la sorte de manière à se faire entendre, Hélène ne pouvait malheureusement rien entendre.
C'est alors que la voiture s'engagea à vive allure sur l'autoroute quittant Xuancheng, en direction du viaduc près de la mer.
D'un autre côté, Damien qui était déjà au bord de la crise de nerfs voulait à tout prix dépasser la voiture d'Hélène afin de l'arrêter, mais hélas elle roulait à une telle vitesse qu'il était quasiment impossible de l'arrêter sans que quelqu'un ne soit blessé.
Tout ce qu'il pouvait faire jusque là, c'était juste continuer à crier après elle : « Ma chérie, je t'en supplie, arrête la voiture maintenant s'il te plait ! ».
Malheureusement Hélène ne pouvait rien entendre du tout. Tout ce qui l'intéressait en ce moment précis, n'était nul autre que son enfant qu'elle venait de perdre et qui d'après elle l'attendait au paradis.
C'est alors que sa voiture dépassa le niveau de la mer pour s'engager directement sur le viaduc surélevé.
Lorsqu'elle vit la rambarde du pont elle sourit. C'était peut-être mieux ainsi, qu'elle puisse demeurer pour l'éternité avec son bébé au paradis. Ce monde était trop cruel, tout ce qu'elle souhaitait c'était de partir le plus vite possible retrouver son bébé.
Le garde-fou devenait de plus en plus gros à ses yeux au fur et à mesure qu'elle se rapprochait, Tout à coup, sa voiture s'élança au milieu du viaduc. C'est ainsi qu'elle ferma lentement les yeux, tandis que ses lèvres dessinèrent un sourire malicieux. Elle fila droit devant elle...