POV Inès
Je n'arrive pas à croire qu'elle m'oblige à venir à son propre mariage ! Ma mère va se marier, combien d'enfants peuvent dire qu'ils sont allés au mariage de leur parent, eh bien apparemment moi je le peux.
Mon nom est Inès, j'ai seize ans et j'ai l'impression que ma vie vient de se terminer. Ma mère qui a été mère célibataire toute sa vie a décidé qu'elle en avait assez de la vie de célibataire et veut se marier, youpi pour elle.
Je n'étais pas contre le fait qu'elle ait une vie ou qu'elle ait des relations, dieu sait qu'elle en a besoin. Je m'oppose à ce que je sois traînée à travers le pays.
Je suis une fille de ville, je suis née et ai grandi à Los Angeles, je ne peux pas supporter la campagne, la forêt ne m'attire pas, je n'aime même pas la neige. D'accord, je ne l'ai jamais vue auparavant, mais cela ne signifie pas que je manque grand chose.
Aujourd'hui est le jour maudit, aujourd'hui c'est son mariage, je connais à peine son nouveau mari, c'était le coup de foudre.
Elle m'a dit que c'était fait pour être et elle me dit de ne pas me précipiter pour avoir un petit ami et pourtant elle va se marier avec quelqu'un qu'elle vient de rencontrer.
Si cela n'était pas la pire partie, alors ce doit être ça. Il a cinq enfants, cinq fils pour être précis. J'avais l'habitude d'avoir ma propre salle de bain et de ne pas partager, comment suis-je censée vivre avec cinq demi-frères.
Pas un, pas deux, mais cinq!! Le plus jeune a quatorze ans, ce qui signifie qu'ils sont tous des adolescents. Dieu, pourquoi la vie est-elle si cruelle envers ma pauvre âme.
Maman n'allait pas porter une grande robe blanche, juste une simple robe de soleil, elle avait un peu de maquillage léger et elle était belle.
Elle a de longs cheveux noirs de jais, des yeux marrons et un visage en forme de cœur. Moi par contre, j'ai hérité de mon père, le premier amour de lycée de ma mère. Mes cheveux sont pratiquement blancs, non je ne suis pas dans la tendance argentée c'est comme ça que je suis née. Mes yeux sont de couleur noisette et je suis trop pâle par rapport à sa peau olive qui a l'air bronzée et saine.
Heureusement, maman ne m'a jamais détestée pour ma ressemblance avec lui, elle ne m'a jamais appelée une erreur ou une faute, elle m'aimait. J'étais la petite fille de maman ou du moins je l'étais, en grandissant, les gens pensaient que nous étions amis jamais mère et fille ce qui me convient.
Ma mère est ma seule amie, elle garde mes secrets même les plus embarrassants. Quand je suis trop effrayée ou stressée, je vais dans un petit espace pour m'aider, mon petit âge est d'environ trois ou quatre ans selon. Je ne régresse jamais trop, et maman ne m'a jamais détestée pour ça, elle prenait soin de moi même alors.
Maintenant que nous déménageons, ai-je mentionné que nous déménagions ? Laissez-moi vous le dire à nouveau nous DÉMÉNAGEONS à travers le pays, je ne pense pas que je pourrai être la petite moi à nouveau.
La nouvelle ville vers laquelle nous nous dirigeons n'est pas Los Angeles, là tout le monde se connaît. L'école est simple, deux bâtiments, tout le monde se connaît depuis la maternelle.
Et voilà que je débarque, la nouvelle. J'ai horreur d'être la nouvelle. Je ne donne peut-être pas cette impression mais je suis vraiment timide. Surtout autour de nouvelles personnes, et nouveaux visages.
"Inès, c'est l'heure de partir" ma maman a crié depuis le bas, je pouvais entendre combien elle est heureuse.
Je ne fais ça que pour elle, une fois que j’atteindrai la majorité, je retournerai à Los Angeles et à ma vie.
J'ai fait une dernière vérification dans la chambre avant de partir, tout était rangé dans des cartons et mis dans le camion. Tout sauf mes affaires personnelles, mon iPad, téléphone, chargeur, écouteurs et bien sûr mon ours en peluche. Il aurait eu peur de rester seul dans un camion pendant tout le trajet.
Je l'ai mis dans mon sac à dos et ai quitté la chambre en disant au revoir à ma seule et unique chambre.
Je suis descendue et suis montée dans la voiture avec Ibrahim, mon nouveau beau-père. Il n'y a que lui, maman et moi. Nous avons un rendez-vous à l'église pour leur mariage puis nous prendrons la route pour notre nouvelle maison.
Je suis habillée pour l'occasion dans une robe de soleil bleu bébé et des ballerines, je ne peux pas marcher avec des talons pour sauver ma vie. Même Ibrahim avait mis un jean et une chemise à boutons, ses tatouages étaient visibles sur toute sa main et son cou.
Qui aurait cru que ma mère craquerait pour un mauvais garçon tatoué, mais je dois lui accorder qu’il est encore en très bonne forme pour un homme dans la quarantaine avec des muscles forts.
Il est aussi deux fois plus grand que moi, maman est plus grande que moi de quelques centimètres mais lui, j'atteins à peine sa poitrine. Il me reste encore deux ans pour grandir un peu, selon mon médecin.
La cérémonie a été rapide et directe, je vous déclare mari et femme, ils n'ont même pas eu le temps de s’embrasser la mariée, nous sommes simplement partis.
Je suis montée à l'arrière du SUV, et j'ai mis mes écouteurs, musique allumée, monde éteint.
Je devais un peu somnoler car ma mère m'a réveillée par secousses, sommes-nous déjà arrivés ?
Nous sommes entrés dans un restaurant pour un dîner précoce puisque nous conduirons toute la nuit. Je n'ai pas apprécié que ma sieste soit ainsi écourtée donc j'étais de mauvaise humeur au restaurant.
Rien ne semblait m'attirer alors j'ai simplement haussé les épaules et laissé mon nouveau "papa" choisir pour moi.
J'ai un peu grignoté mon repas et bu mon pepsi, jusqu'à ce qu'ils aient enfin terminé et que nous puissions partir.
"Tu as à peine mangé quelque chose, Inès" Ibrahim commente.
"Je n'ai pas faim" je murmure.
"C'est un long trajet jusqu'à la maison" il me prévient et je hausse seulement les épaules.
Nous retournons dans la voiture et je m'endors à nouveau avec mes écouteurs.
J'étais en fait à l'aise dans la voiture silencieuse, ayant de beaux rêves jusqu'à ce que je sens que nous nous arrêtons.
Il y avait la porte de la voiture qui s'ouvre et se ferme, puis quelques murmures.
En fin de compte, j'étais sortie de la voiture par des mains fortes, probablement Ibrahim, pour une raison quelconque, il me reniflait et grognait. Je dois être en train de rêver, non?
