LIVRE 1 : CHAPITRE 1
CHAPITRE 1 ~
"Juste parce que nous avons traîné ensemble hier soir ne signifie pas que nous sommes en couple. Jesus, trouve-toi une putain de vie ; je ne fais pas dans les relations et je ne sors certainement pas avec des cas de charité !" Jean Ferdinand, l'un des Rois de Green Moss, a littéralement cette pauvre fille en larmes tandis qu'il crie leurs secrets au milieu de l’espace commune à l'université. Certains étudiants récupèrent leurs affaires et quittent la zone, tandis que les plus courageux restent pour regarder tout cela se jouer tout en essayant de ne pas attirer l’attention sur eux-mêmes.
Je n'essaie pas d'être l'un des courageux après toutes les rumeurs que j'ai entendues sur les Rois, alors je récupère lentement, pour ne pas attirer l'attention sur moi, mes propres livres et commence à suivre les autres hors de l’espace commune.
Marc, un autre Roi, intervient : “Peut-être que si tu as de la chance, moi ou Claude, on pourra traîner avec toi, puisque tu sembles si désespérée pour de l'attention.”
Soudain, la fille est presque coincée entre Marc et Claude, qui la regardent de haut, en attendant sa réponse, mais elle n'a que des larmes qui coulent sur son visage. Jean rit en regardant ses amis harceler sans relâche cette pauvre fille.
Son rire résonne dans ma tête et mes pas faiblissent…
Ce que j'essaie d'éviter depuis mon arrivée dans cette nouvelle ville et le début de ma première année à l'Université de Green Moss, ce sont eux, les Rois de Green Moss. J'ai survécu à peine une semaine et demie sous leur radar, et maintenant je suis sur le point de me dévoiler parce que je ne suis pas du genre à rester ici et regarder un autre étudiant être intimidé pour aucune raison, ma conscience ne me le permet pas.
En passant devant Jean, j'essaie de ne pas le regarder dans les yeux en me dirigeant vers ses amis : “Arrêtez de vous comporter comme des connards !” J’attrape alors la fille par le bras, essayant de la tirer loin des deux intimidateurs.
J'ordonne à la fille de partir, et quand elle se met à courir, Marc tend la main pour la retenir, mais je laisse mon coude partir et je l'atteins en plein dans le nez. La fille se met à courir et je me retrouve maintenant au milieu de trois Rois très en colère.
“C'était un geste courageux, mais très idiot petite fille.” Claude, le troisième Roi dit d'une voix basse.
Je tourne constamment la tête, guettant si l'un d'eux essaie de me toucher, et c'est là que je vois le sang couler du nez de Marc. Merde, ils vont vraiment me faire payer maintenant ! Pourquoi ai-je toujours l'impression de devoir faire ce qui est juste ?
“Écoutez, je suis désolée de vous avoir donné un coup de coude, c'était un réflexe naturel, mais sérieusement, vous ne pouvez pas harceler des femmes comme ça. C'est appelé du harcèlement et vous pouvez avoir des ennuis pour ça. Donc, je cherchais vraiment à vous préserver, c’est tout.” Je leur donne un rire nerveux.
“Oh, je vois, donc on devrait te remercier, c'est ça ?” Claude demande.
“Oh, non…aucun remerciement nécessaire,” je ris nerveusement, “C’était en fait un plaisir pour moi, donc vous les garçons passez une bonne journée…”
Je n’ai pas le temps d’aller très loin avant que Jean ne me tire en arrière par ma queue de cheval et se mêle de mes affaires en disant : « Tu viens de faire une grosse erreur, petite. »
Son haleine mentholée souffle sur mon visage et mon cœur commence à battre la chamade à la réaction de mon corps à ne pas seulement subir son manhandling, mais aussi à être si près de lui que tout ce que j'aurais à faire serait de pincer mes lèvres et elles embrasseraient les siennes. Ses cheveux sombres et ébouriffés tombent sur sa figure alors qu'il se penche vers moi, me chatouillant la joue. Je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi, mais ce que je sais c’est que j'ai définitivement une cible dans le dos, et elle interpelle maintenant les Rois. C’est mon pire cauchemar devenu réalité.
« Les gars, il faut partir, le Doyen des Étudiants s'approche, et cette garce ne vaut pas la peine de se mettre en difficulté. » Je peux entendre la voix de Claude, mais je suis toujours hypnotisée par la proximité de Jean.
Lorsqu'il me pousse brusquement, je me plains, mais ce n’est pas parce qu'il m'a fait mal, non, c’est parce que je n'étais pas prête à ce qu'il me laisse aller. Son odeur était enivrante et peut-être un peu hypnotique car trop vite, je secoue la tête en me demandant ce qui vient de me prendre pendant que je regarde les trois Rois s'éloigner. Les étudiants s'enfuient dans l'autre sens lorsqu’ils partent, et Jean saute sur l'un d'eux et rit quand ils crient et se recroquevillent de peur. Jetant un dernier regard en arrière, Jean me lance un sourire narquois avant de se retourner et de suivre les autres.
« Hey, je suis désolée pour ce qui s'est passé avec les Rois. Quelqu'un aurait dû te prévenir de rester loin d'eux. » Une fille aux cheveux sombres et aux jolis yeux bleus, essaye de me réconforter.
« Ouais, je savais pour eux, et j'ai essayé de rester sous leur radar. Si ce n'était pas pour ma stupide conscience... »
La fille aux cheveux sombres rit, « C'était vraiment courageux de ta part de prendre sa défense. C'est une boursière et donc ça la rend cible toute désignée ; je suppose qu'ils ont déjà mis la main sur elle. »
Je soupire, « C'est ma chance, je suppose. Maintenant je suis une cible pour les Rois et je ne sais pas comment arranger ça. »
« Jean n’a pas toujours été comme ça, tu sais. Il s’entendait bien avec tout le monde jusqu’à ce que sa mère meure, et maintenant il dirige les Rois de Green Moss. »
« Alors, qu’en est-il des deux autres Rois ? » Je lui demande puisqu'elle semble disposée à parler.
Elle regarde autour d'elle puis me tire vers une petite table à l'extérieur de la zone commune, « Eh bien, l'autre gars aux cheveux sombres c'est Claude Bouvier. C'est le cousin de Jean du côté de sa mère et c’est aussi un gosse de riche gâté. Marc Roche, le blond, c'est le fils du maire, qui est très proche du père de Jean. »
J’étudie la jolie fille un instant, heureuse qu'il y ait au moins une personne dans cette école qui soit disposée à me parler, « Je suis Joséphine Schneider. Comment tu t'appelles ? »
« Oh, mon Dieu ! Je suis tellement désolée ; tu dois penser que je suis folle ! » Elle rit, puis tend la main pour que je la serre, « Je suis Capucine Olivier, une étudiante ici en deuxième année. »
« Merci, Capucine. J’apprécie que tu m'aies mise au courant de l'histoire des Rois. » dis-je en me levant.
« Tu veux prendre un café glacé un de ces jours ? » me demande-t-elle en se levant aussi.
“D'accord. Ce n'est pas comme si je connaissais quelqu'un d'autre dans cette ville. J'aimerais beaucoup mieux te connaître.”
Nous échangeons nos numéros de téléphone puis nous nous dirigeons vers notre prochain cours. Je me sens un peu mieux en sachant que j'ai fait un ami dans cette ville; peut-être que je ne me sentirai pas si seul après tout.
“Maman, je suis rentré !” J'appelle en entrant dans le domaine des Ferdinand, qui est en fait plus un mini-château, mais bon qui suis-je pour contredire. Je veux juste obtenir mon diplôme universitaire et ensuite retourner à Hillcrest pour me préparer à reprendre les rênes quand grand-père ne pourra plus le faire.
Je me dirige directement vers la cuisine pour un petit en-cas et comme ma mère ne semble pas être dans les parages, je monte dans ma chambre pour commencer mes devoirs. Ma chambre et celle de mon demi-frère sont situées dans une aile, et la chambre de maman et de Jonas est dans une autre aile, de l'autre côté du domaine.
J'ouvre la porte de ma chambre et laisse échapper un petit gazouillis à la vue de mon demi-frère qui se prélasse tranquillement dans mon lit, “Q-que fais-tu dans ma chambre ?”
“Q-Qu'est-ce que tu crois ?” Il imite mon petit bégaiement, “J'attends ma brave petite demi-sœur.”
“Écoute Jean, je ne voulais pas…”
“Oui, oui, oui, tu ne voulais pas et tu es vraiment, vraiment désolé…blah, blah, blah.” Il balance ses jambes par-dessus le côté du lit et se lève, avançant lentement et mesurément vers moi, “Le truc, José, c'est que maintenant que tu fais partie de ma famille, tu dois agir en conséquence, et si tu ne peux pas, alors nous te traiterons comme le reste des sbires.”
Je suis maintenant coincée entre le mur et le grand corps de mon nouveau demi-frère, “Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire, Jean.”
Son regard est un peu effrayant, et pourtant je ressens une certaine agitation en moi alors que je respire son parfum. Ça ne fait que s'intensifier lorsqu'il baisse la tête, son souffle chaud caressant d'abord ma joue, puis mon oreille. Je ferme les yeux alors que mon cœur se met à battre rapidement à cause de la proximité, et juste quand je pense qu'il va faire quelque chose pour me blesser, sa voix est basse et rauque, “Alors pour ton bien, je te suggère de le découvrir.” Il mordille le lobe de mon oreille puis il est parti, me laissant haletante dans son sillage.
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